Le CSS, c’est certain, aura un meilleur visage avec Nabil Kouki. Mais le sursaut ne sera pas une mince affaire.
Mieux vaut tard que jamais. Le retour de Nabil Kouki pour reprendre en main les destinées du CSS aurait dû être fait avant la Coupe du Roi Salmane. Avec lui, les résultats en Arabie Saoudite auraient été, à coup sûr, meilleurs et au pire des cas moins mauvais. Le nouveau technicien à la tête des Sfaxiens est un bosseur de renom qui l’a prouvé dans le dur championnat algérien avec un titre remporté haut la main. L’équipe de la capitale du Sud est usée par une longue période de vaches maigres, résultat logique d’une crise financière aiguë avec interdiction de recrutement et un effectif en place des plus limités en quantité et en qualité Le président du Comité de direction provisoire, Jawhar Lâadhar, n’a pas donc rappelé le coach Nabil Kouki par hasard. Le défi est très grand et, pour pouvoir le relever, il faut un technicien averti.
Départs en cascade
Il faut reconnaître quand même ce lourd handicap qu’est la liste longue des partants. Aymen Dahmen a laissé un vide immense dans les buts malgré la présence de Mohamed Hédi Gâaloul, de Sabri Ben Hassen et de Ayoub Lâabidi. On reproche à Jawhar Lâadhar une certaine précipitation dans la libération des deux défenseurs Nour Ezzamen Zamouri (central) et de Mohamed Amine Hamrouni (latéral gauche). On lui fait également grief d’avoir rompu avec Mohamed Ali Trabelsi ( milieu défensif) même si son intégration dans le groupe a été lente. On ne lui pardonnera pas d’avoir résilié à l’amiable, sans grande contrepartie financière, le contrat de l’Irakien Hussein Ali, joueur de couloir incisif et percutant qui peut évoluer également comme régisseur pourvoyeur de dernières passes décisives. On lui reprochera aussi pour longtemps d’avoir cédé même pour la somme non négligeable d’un million de dollars un attaquant de pointe aussi pesant sur les défenses adverses qu’est Mohamed Kanté sans avoir encore une solution de rechange sous la main. Les seuls joueurs dont le départ n’a pas laissé de regrets sont Ismail Diakhité qui connaît une fin de carrière laborieuse, le Libyen Aness Chebli qui n’a pas réussi à s’imposer et le jeune attaquant venu du CSHL Zied Ben Salem. Ce nombre record de partants a fissuré le groupe et a déréglé le dispositif. Le CSS n’était plus que l’ombre de lui-même et c’est l’une des raisons de la démission de Hossem El Badri. Il fallait donc colmater toutes ces brèches par l’engagement de joueurs de grand calibre et de niveau supérieur à celui des partants. Ça n’a pas été le cas avec les cinq premiers recrutements du mercato estival. Hormis l’arrière central ivoirien Koffi Constant Kouamé, qui a convaincu lors de ses premières apparitions dans une charnière à trois, ni le milieu de terrain Gnadou Gnaly Stéphane, ni les attaquants Diby Béranger Gautie, Alassane Doumbia et Wadhah Zaidi n’ont donné l’impression qu’ils peuvent meubler le vide impressionnant. Certes, il y a tous ces jeunes qui montent, de Aziz Sekrafi à Haroun Ben Ameur, Kalil Elloumi, Youssef Becha, Mohamed Mehdi Kachouri, Faress Néji et qui peuvent former avec Mohamed Aziz Saihi, Mahmoud Ghorbel, Oussema El Bahri, Amed Ajjel avec le vétéran Chadi Hammami, Achraf Habbassi, Alâa Ghram et Rayen Nasraoui une nouvelle ossature qui rassure et qui prendra le difficile relais, mais pas avec la rapidité nécessaire pour s’octroyer à la fin de la première phase l’une des premières places qui mèneront au Play-Off. Dans son discours d’avant sa première séance d’entraînement, Nabil Kouki a été clair et ferme. «Il n’y aura ni cadeau ni passe-droit pour personne et seul le travail sera le critère numéro un pour déterminer le Onze qui débute et les entrées en cours de match» a-t-il précisé. Sans baguette magique mais avec un grand vécu, le nouvel entraîneur des Sfaxiens gagnera-t-il le pari colossal de redresser la situation des Noir et Blanc ?